25/09/2016
Innover pour ne pas être exclu du marché du droit

Les technologies de l’information et de la communication affectent et continueront à affecter profondément la pratique des professionnels du droit, et bien entendu des avocats. Elles ouvrent la voie à de nouveaux modes de marketing.
Toutefois, l’avocat belge désireux d’offrir des services juridiques en ligne doit respecter un nombre impressionnant d’obligations légales et déontologiques. En outre, les risques liés aux nouvelles technologies sont devenus tels que l’avocat doit toujours agir avec précaution pour une protection toujours plus accrue des données confidentielles.
Toutes ces contraintes ont sans doute freiné l’adaptation de la profession aux technologies modernes inéluctable à plus ou moins court terme. En effet, les internautes exigent des services juridiques toujours plus efficaces, plus transparents et plus abordables, la concurrence d'autres professionnels du droit est de plus en plus vive, et l'économie s’internationalise entraînant avec elle un accaparement de parts du marché juridique belge par des cabinets (et bientôt par des plateformes en ligne) d’origine étrangère soumis à des obligations légales et déontologiques moins strictes (1).
Dans l’optique d’une adaptation à l’évolution récente du marché des services juridiques, l’avocat belge a aujourd’hui la possibilité d’adopter l’une ou l’autre technique de prestation de services en ligne conforme aux règles déontologiques et de droit économique qui lui sont applicables pour se rapprocher de sa clientèle. L’argument est triple : financier (coûts et frais généraux réduits), qualitatif (rapidité de la communication, amélioration et meilleur traitement des sources d’information) et promotionnel (ubiquité de la présence via le net) (2).
Innover pour ne pas être exclu du marché du droit dans les années à venir est devenu le défi que se sont déjà lancé les avocats à la recherche de moyens à la pointe de la technologie pour offrir des services concurrentiels dans ce marché très compétitif. Les deux techniques de consultations en ligne proposées sur la plateforme onlinesolutionattorney.be que constituent la réponse par email et l’entretien Skype s’inscrivent dans cette perspective.
Nul doute que la progressive dématérialisation des échanges entre les avocats et le palais de justice accélèrera cette tendance au recours aux nouvelles technologies et débouchera, dans un avenir proche, sur un tout nouveau type de services juridiques en ligne, à savoir la représentation des clients en justice dont les avocats détiennent un monopole de principe. Affaire à suivre…
A bientôt sur OSA
1.Voy. notamment Jaegere, P., Judo, F., et Lefèvre, F., Rapport horizon 2025 (22 mai 2015), Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique, agissons.avocat.be, <http://agissons.avocats.be/wp-content/uploads/2015/03/22.05.2015-rapport-final-horizon-2025-FR.pdf>, p.6 et s
2.Y. Poullet, « Cyberavocat: être ou ne pas être », in Quel avocat pour le 21e siècle?, Bruylant, Bruxelles, 2001, p. 297.